Coupe du Monde 2022 quelles équipes regarder
Le 09/12/2022
Le dimanche 20 novembre, la Coupe du Monde 2022 commencera. Un rendez-vous attendu permettant de voir les meilleurs joueurs à l'oeuvre.
La phase finale de la Coupe du Monde comporte 32 équipes. Cela peut sembler difficile de choisir vers quelles équipes se tourner pour savourer ces 90 minutes de jeu. Dans l’objectif d’aider à faire ce choix des équipes qu’il faut absolument regarder, je vais vous en présenter certaines, une par continent, qui seront, à mon humble avis, capable de réaliser de belles choses dans cette Coupe du Monde.
I/ Afrique : les Lions en maitre du monde ?
Au sein des représentants africains à cette Coupe du Monde, on retrouve le Sénégal. Vainqueur en 2021 de la Coupe d’Afrique des Nations et finaliste de l’édition précédente, le Sénégal arrive au Qatar avec beaucoup d’ambitions. En effet, cette équipe est l’une des meilleures de l’histoire du Sénégal avec des noms connus en Europe comme Edouard Mendy gardien de Chelsea, en Angleterre, Idrissa Gueye du Paris Saint-Germain ou encore Sadio Mané du Bayern Munich (malheureusement forfait pour le tournoi). Des joueurs qui ont prouvé toutes leurs capacités à réussir au plus haut niveau et qui réalisent un début de saison très bon. D’autres noms tels que Boulaye Dia, ancien rémois, se trouvent au sein de cet effectif qui pour la plupart ont un temps de jeu correct depuis le début d’année et qui vont arriver en pleine forme au Qatar.
L’équipe du Sénégal arrive donc auréolée de gloire avec une victoire dans l’équivalent de l’Euro en Afrique. Dans cette compétition, les Lions de la Terranga se sont illustrés par la rapidité de leurs attaques surprenant plus d’une défense. Une rapidité qui pourrait permettre de marquer quelques buts dans cette compétition. Ils se sont aussi illustrés par la résistance de leur défense portée par Kalidou Koulibaly un des meilleurs défenseurs en activité, car ils n’ont encaissé que deux buts en 7 matchs.
Si la rapidité est clairement leur point fort, on peut souligner un gros point négatif. Il s’agit de la finition des actions. Boulaye Dia rate beaucoup tout comme son compère en attaque Ismaila Sarr ce qui ne rassure pas. D’autant plus que les solutions de remplacement jouent étrangement peu, notamment Bemba Dieng de l’Olympique de Marseille, auteur d’une saison intéressante l’année dernière avec 7 buts en 25 matchs, ce qui reste intéressant pour un joueur qui n’a que 22 ans mais qui est laissé de côté cette année.
Le sélectionneur sénégalais, Aliou Cissé, part au mondial avec un groupe qui se connaît, se côtoie parmi les meilleures équipes du continent européen, et arrive avec l’intention de vaincre avec la vitesse et l’impact qu’ils sauront mettre pour dynamiser leurs matchs. Espérons tout de même que les lions sortiront les crocs dans les moments décisifs.
II/ Amérique du Nord : le souffle glacial du Canada
Il s’agit de leur deuxième partition à la plus grande compétition de football. Avec une première en 1986 plus que ratée avec trois défaites sans inscrire le moindre but, le Canada ne peut que s’améliorer cette année.
Depuis maintenant quelques années, le football canadien ne cesse de se développer. Le championnat canadien, créé en 2008, accueille de plus en plus d’équipes et surtout la formation est au cœur du processus de développement. L’amélioration des structures de formations a permis de voir naître une génération avec plein de talent dont les premiers représentants vont participer à cette Coupe du Monde. Parmi eux se trouvent Alphonso Davies et Jonathan David, tous deux ayant 22 ans. Le premier joue au Bayern Munich. Très polyvalent car pouvant jouer sur l’ensemble du côté gauche du terrain, il est aussi rapide et doté d’une technique tout à fait intéressante. David lui est attaquant à Lille. Ayant joué en 2 ans dans le Nord de la France 109 matchs et marqué 42 buts, il s’impose tout naturellement comme le buteur principal de l’équipe du Canada.
Le Canada, c’est aussi une équipe au jeu reconnaissable. Un jeu de possession, d’attente, d’attaque au moment où l’adversaire baisse sa garde, instauré par son coach John Herdman. Un jeu qui reste encore à peaufiner d’autant plus que son équipe est dans l’immédiat vieillissante. On assiste à un développement de la formation mais il faut attendre encore quelques années avant de voir ces jeunes au plus haut niveau. Actuellement l’équipe en intègre certains mais il n’y en a encore que peu. D’autant plus que les joueurs en place et qui sont les cadres de ces vestiaires n’ont pas et n’ont pas eu de carrière étincelante mise à part le gardien Milan Borjan, 35 ans, jouant encore à un niveau correct à l’étoile rouge de Belgrade.
En définitive, si le Canada est promis à un bel avenir, le fruit qu’il a planté n’a pas encore éclot, les jeunes sont encore trop jeunes. Cependant, il pourrait être capable de surprendre ses adversaires avec ce jeu de passe tout droit tiré du FC Barcelone des années 2010. En sachant que nous aurons devant nous le système tactique dans lequel joueront les futurs grands joueurs que devraient compter le Canada, nous pourrions donc imaginer ce que cela ne donnera rien qu’en les regardant cette année.
III/ Amérique du Sud, le géant brésilien
Le football brésilien c’est la beauté. C’est le geste exécuté à la perfection qui laisse sur place le joueur adverse. C’est le coup franc tiré parfaitement. Cependant, depuis 2002, le Brésil s’efface. Quart de finaliste trois fois dans les dernières éditions. Eliminé en demi-finale de sa Coupe du monde en 2014 dans l’un des matchs qui va marquer ce siècle, le Brésil doit revenir, renaitre de ces cendres et la Coupe du Monde au Qatar pourrait être une bonne occasion.
La sélection brésilienne compte dans ses rangs des joueurs de grands talents. Neymar, Jesus, Vinicius, Paqueta, Becker, des noms qui font rêver l’Europe entière. Si cette équipe a un talent offensif indéniable qui constitue se force principale, elle n’a cependant que peu d’assurance en défense. Avec des cadres vieillissants et des jeunes défenseurs pleins de talents mais peut-être pas encore assez matures et capables de soutenir une pression aussi importante que celle de la Coupe du Monde. Le Brésil compte toutefois dans ses rangs l’un des meilleurs gardiens au monde : Alisson Becker jouant à Liverpool, qui assure très bien son rôle de dernier rempart.
Pour voir du spectacle il faut sans conteste regarder le Brésil. Une équipe capable de fulgurance, à la technique inégalable, qui par le passé était trop faible une fois sortie des groupes mais qui cette année pourrait enfin revenir à un niveau qui lui correspond plus.
IV/ Asie : Les « Samouraïs bleus » facent au monde
A l’instar du Canada, le football japonais prend de plus en plus d’ampleur. La J-League, le championnat japonais, compte dans ses rangs de plus en plus de bon club qui se font une petite réputation chez nous, comme le Vissel Kobe depuis la venue d’Andrés Iniesta, mais qui surtout s’imposent sur la scène asiatique. Elle compte six clubs qui ont remporté la Ligue des Champions asiatique dont une équipe les Urawa Red Diamonds qui l’ont remporté à deux reprises. Cela en fait les pays le plus titré juste après de la Corée du Sud avec sept victoires contre douze sud-coréennes.
Le Japon met l’accent sur la formation de ces jeunes talents, condition sine qua non au développement de base solide pour élever le niveau de sa sélection. Nous pouvons notamment citer l’initiative J-Village. Un centre de formation semblable à l’INF Clairfontaine en France créé en 1997. Si le site est l’arrêt à la suite du drame de 2011, la fédération compte bien le rouvrir dès qu’elle le pourra.
Une formation qui paye car de plus en plus de joueurs japonais pénètrent le marché européen. Junya Ito à Reims, Takumi Minamino à Monaco ou encore Kubo à la Real Sociedad. Si les cadres de l’équipe japonaise plaisent à minima en Europe, c’est le cas d’Ito, le Japon compte aussi un nombre important de jeunes joueurs qui ne sont pas encore en équipe première et qui n’arriveront que d’ici la prochaine Coupe du Monde. En attendant, l’équipe actuelle compte dans ses rangs certains joueurs qui ont réalisé un parcours tout à fait intéressant lors des JO 2020.
C’est donc un Japon avec un talent indéniable qui s’envole pour le Qatar. D’autant plus que maintenant, cette sélection possède l’expérience nécessaire pour réussir dans les phases à élimination directe grâce à un groupe qui se connait, qui a participé aux dernières éditions et qui a appris, tout du moins on l’espère, de l’échec face à la Belgique en Russie. Même si les japonais se retrouvent dans un groupe difficile avec l’Espagne et l’Allemagne, nous pourrions voir une équipe technique et rapide capable de se hisser à la deuxième place de ce groupe.
V/ Europe : Les Bleus sont-ils capables de l’exploit ?
L’équipe de France de 2022 est très différente de 2018. Des cadres absents et une jeunesse qui peinent à se montrer convaincante, un doute général qui plane sur cette équipe, ce qui était moins le cas en 2018. D’autant plus, qu’il y a cette malédiction depuis 2002 : le tenant du titre réalise une compétition catastrophique l’édition d’après.
Cependant, c’est avec un talent indéniable que la France part au Qatar. Tchouaménie est pris comme exemple mais Saliba, Koundé ou encore Guendouzi ont toutes les capacités nécessaires pour faire briller la sélection. Nous avons une défense qui semble solide, une attaque que le monde nous envie mais un milieu plus fragile. On voit mal dans la liste de Didier Deschamps, un récupérateur infatigable tel Ngolo Kanté, ou milieu créateur capable de faire une passe imprévisible comme Paul Pogba. Mais ces absences ne seront-elles pas bénéfiques ? Après tout, cette compétition sera un bon moyen pour les milieux convoqués de se montrer et de faire adhérer le peuple français à leurs styles de jeu.
La France peut aussi s’appuyer sur sa capacité de se modifier en permanence. Personne ne peut réellement prédire comment jouera cette équipe de France. Le schéma de 2018 semble difficile à remettre en place et ce qui a été testé lors des derniers matchs n’a pas vraiment été concluant. Nous avons des joueurs polyvalents, imprévisibles et qui peuvent à tout moment changer de rôle lors d’un match. Une capacité à se modifier qui va donner aux sélectionneurs adverses de grosse difficulté à nous affronter et qui pourrait permettre aux bleus de surprendre ses adversaires. De là à remporter la compétition ? Cela semble très difficile mais après tout, à l’image de ses joueurs et de sa tactique, cette équipe est capable de tout.
En définitive, si aucune équipe ne semble meilleure qu’une autre lors de ce mondial, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps, plusieurs équipes au jeu intéressant et aux joueurs exceptionnelles vont pouvoir illuminer les prochaines semaines afin de savoir quel pays est le meilleur au Monde.
Valentin Ruet