Dans la province du Xinjiang, plus d’un million de Ouïghours sont incarcérés dans des camps dit « de rééducation par le travail » ou encore « de camps de transformation par l’éducation". Ce ne sont en réalité que des camps d’internement, dont le but est de rassembler des musulmans pratiquants ouïghours et kazakhs. La Chine ne reconnait qu’à partir d’octobre 2018 l’existence de ces camps mais les décrit comme des centres de formation professionnelle, avec pour objectif de lutter contre le terrorisme et l’extrémisme musulmans. Certains pays et ONG voient en ces camps des camps de concentration et mentionnent les conditions de détention portant atteinte aux droits humains. Les ouïghours sont soumis à des pressions psychologiques, à des traitements inhumains et à de la torture.

Qui sont les Ouïghours ?

            Les Ouïghours sont l’une des 56 ethnies qui composent la République populaire de Chine. Ils sont turcophones et de religion musulmane. D’abord nomades, ils se sont peu à peu sédentarisés dans l’espace qui constitue l’actuel Xinjiang et sont aujourd’hui environ 11 millions vivant dans cette région autonome sous souveraineté de Pékin. En Asie centrale, leur population est estimée à environ 25 millions de personnes.

En quoi consiste la répression ?

           En 2012, Xi Jinping devient secrétaire général du Parti communiste chinois, et président de la République populaire depuis 2013. À la suite de la nomination de ce nouveau gouverneur, le degré de répression a nettement augmenté. Ce parti impose à ses membres de ne pratiquer aucune religion et est contre la religion musulmane, donc contre les Ouïghours.

Officiellement, la Chine lutte contre le terrorisme islamique et pour la déradicalisation. Mais, après les attentats de Pékin en 2013, de la gare de Kunming et d’Urumqi en 2014, la politique de répression va s’intensifier.

Le gouvernement favorise l’installation de Chinois Hans au Xinjiang afin que les Ouïghours soient en minorité et cela depuis les années cinquante. Ce changement crée des tensions et envenime les relations entre les Hans et les Ouïghours. Certains militants parlent de « génocide », en effet le gouvernement chinois met en place des mesures afin de réduire démographiquement la population des Ouïghours, notamment la stérilisation forcée des femmes et le contrôle des naissances. A ce niveau, on peut parler de crimes contre l’humanité.

Le témoignage d’une exilée ouïghour réfugiée en Europe, publié dans le journal "Libération" permet de montrer les mauvais traitements infligés à cette communauté, la liste est longue mais parmi eux il y a l’enfermement de masse, des traitements médicamenteux dangereux, peines de prison pour avoir prié ou lu le Coran, propagande sur les enfants, etc.

         Pour finir, la prise de conscience de la répression des Ouïghours a pris du temps mais elle commence à faire son chemin, notamment en Europe, même si aucune nation n’a encore pris de sanction contre la chine. Au contraire des Etats-Unis qui ont annoncé placer onze entreprises chinoises sur une liste noire, ce qui limite leur accès à des technologies et produits américains, parce qu'elles participent à la persécution de la minorité ouïghoure.

              MORET Amélie