L'Art, la nouvelle cible des militants écologistes
Le 20/01/2023
Ce vendredi 14 octobre 2022, à la National Gallery de Londres, deux activistes écologistes, Phoebe Plummer et Anna Holland, ont aspergé de soupe à la tomate l’œuvre « Les Tournesols » de Vincent Van Gogh. Elles appartiennent au groupe militant « Just stop oil », visant à interpeller l’opinion public et à provoquer l’arrêt de la production des combustibles fossiles par le gouvernement britannique. En effet, c’est en utilisant la résistance civile que ces militants suscitent une importante exposition médiatique, notamment sur les réseaux sociaux, afin de choquer et d’interpeller les consciences.
Ici, ce n’est pas tant l’œuvre en elle-même qui fait l’objet de contestation, mais plutôt la place prépondérante que la société accorde à l’art au mépris de la crise écologique actuelle. Il s’agit donc de placer l’écologie au cœur de l’agenda politique et médiatique par le bais d’un geste polémique qui assure une forte audience. A préciser que les œuvres sont heureusement recouvertes d’une vitre assurant leur protection en cas d’incident comme celui-ci. Par ailleurs, après avoir ôté leur veste et laissé en évidence leurs t-shirts aux couleurs de l’organisation britannique, ces deux jeunes femmes se sont enduit une main de colle.
En utilisant un ton polémique et alarmiste, elles questionnent le public : « Qu’est-ce qui vaut le plus, l’art ou la vie ? », « Etes-vous plus préoccupé par la protection d’une peinture ou la protection de notre planète et de notre peuple ? ». De fait, elles mettent en évidence les conséquences dramatiques de cette crise qui touche la vie de milliers de familles privées d’électricité et de nourriture, en affirmant « qu’elles n’ont même pas les moyens de chauffer une boîte de soupe ».
Selon l’historien de l’art Bruno-Nassim Aboudrar cette forme d’activisme n’est pas nouvelle. Et vise avant tout l’image du musée plutôt que les œuvres.
Cette attaque n’est pas isolée ; bien au contraire, « les Tournesols » est l’ultime œuvre d’art à avoir été prise pour cible par des activistes écologistes depuis quelques semaines. On compte par exemple « Les Meubles » de Claude Monet, « La Jeune Fille à la perle » de Johannes Vermeer ou encore « La Maja nue » et « La Maja vêtue » de Francisco de Goya. Une centaine d’institutions internationales telles le Louvre à Paris, le Prado à Madrid se disent « profondément choquées », par les actions visant des œuvres d’art par des militants écologistes.
En définitive, l’art n’est pas la seule cible à avoir été exploitée par les activistes écologistes. En parallèle, une dizaine de militants du mouvement français "Dernière rénovation" ont bloqué en octobre dernier l’autoroute près d’Arcueil au Sud de Paris, provoquant un gros embouteillage. De même, un membre de ce même groupe a interrompu une représentation de "La Flûte enchantée" vendredi 28 octobre 2022 à Paris avant d'être interpellé par la police.